11 janvier 2009

Les erreurs médicales font "10.000 morts par an" dans les hôpitaux français

Selon une dépêche de l’AP.

« Les erreurs médicales font "10.000 morts par an" dans les hôpitaux français, explique le Pr Philippe Juvin, secrétaire national de l'UMP et chef du service des urgences de l'hôpital Beaujon à Paris, au "Journal du Dimanche (JDD)" qui paraît
dimanche. Et les erreurs graves sont "beaucoup plus nombreuses que les décès", ajoute le Pr Philippe Juvin, qui parle de "300.000 à 500.000 événements indésirables graves chaque année".Il réclame aussi qu'une enquête soit diligentée après chaque décès dans les hôpitaux, "y compris dans les cas qui ne
semblent pas liés à l'exercice de la médecine". L'objectif serait d'arriver à disposer d'une "base de données nationale", comme "cela se fait déjà aux Etats-Unis", ce qui permettrait la mise en place "de mesures correctrices". AP »


Ces deniers jours l’actualité a abondé d’erreurs médicales ayant aboutit aux décès des plus jeunes (petit Ilyes, petit Louis) aux plus âgés. Du coup, le débat classique est reparti. Débat entre les associations de professions médicales qui parlent du manque de moyens et de personnels et le gouvernement qui met en avant des problèmes d’organisation. Le Président français a aussi parlé de recherche de responsabilités et de sanctions,… Et renouvelé sa confiance aux professions médicales. On a également eu l’approche statistique « froide » de certains politiques qui nous ont expliqué que ce n’était que quelques « erreurs » à mettre en face plus de 16 millions d’actes d’urgence par an. Il me semble qu’en matière de sante, même le 6 sigma (3 erreurs environ* pour 1 million de patients traités) n’est pas assez bien !

On retrouve là tous les ingrédients et les attributs de ce qui se passe dans nos sociétés en cas de problème / crise. Tout y est, du manque de moyen au « finger pointing » mais surtout pas le « problem solving ».

Si aux 10 000 personnes qui décèdent à cause d’erreurs médicales on ajoute les maladies nosocomiales et leurs conséquences cela fait beaucoup.

On peut continuer à augmenter les moyens et du personnels (comme le suggèrent les associations médicales). Il y aura de l’amélioration, certes, mais cela sera marginal devant les coûts engagés. Que fait-on du trou de la sécu ? Questions simples : ou trouvera-t-on les infirmières supplémentaires ? Comment les motivera-t-on alors que tout est devenu si compliqué, si stressant ? Et les médecins ?

On peut aussi continuer à organiser et même mettre en place des systèmes très compliqués. Là également, organisez tous les gaspillages comme vous voulez, vous n’obtiendrez que du gaspillage ! Comme disent les Américains, mettez du rouge à lèvres à un cochon, il restera toujours un cochon.

La solution, en quelques mots, est de commencer déjà a déployer le lean dans le domaine médical et dans les hôpitaux. Les outils tels que le 5S, le Poka Yoke, le travail standard, et j’en passe, auront un impact très important. Quant aux maladies nosocomiales, une action simple, qui a eu un gros impact aux USA, peut être renforcée pour commencer : « le lavage de mains ».

Le lean n’est pas la panacée mais dans le cas d’espèce, les gains seront énormes. A quand une véritable initiative lean dans les hôpitaux en France?
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* En toute rigueur, 6 sigma = 3,4 erreurs par million.

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